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Jean-Jacques Bertrand, premier ministre du Québec de 1968 à 1970. La défaite de son parti, l'Union Nationale, aux élections de 1970, tient en bonne partie à la loi 63 que désapprouve la population francophone du Québec
Jean-Jacques Bertrand
En avril 1968, rencontre de parents francophones de Saint-Léonard en appui au Mouvement pour l'intégration scolaire qui souhaite le maintien de l'imposition du français à l'école par la Commission scolaire locale
Rencontre de parents francophones de Saint-Léonard
Une manifestation contre la loi 63 qui permet aux parents de choisir la langue d'enseignement de leurs enfants. On peut voir la foule, pancarte à la main, et criant son mécontentement
Une manifestation contre la loi 63

La controversée loi 63

« Elle [la loi 63] a agi comme un 'révélateur' de la faiblesse des francophones, même dans leur pays, le Québec ».

Marcel Rioux, La question du Québec, Montréal, Partis pris, 1976, p. 153.

Protéger la langue française : une priorité

Dès le déclenchement de la Révolution tranquille, le nouveau nationalisme québécois s'affirme dans les domaines de la politique, de l'économie, de la littérature et des arts. Il ne tarde pas à se manifester également dans un dossier qui souleve les passions : la question linguistique. Pendant longtemps, le principal souci de la classe politique québécoise en matière d'immigration est que les nouveaux venus soient principalement de religion catholique. Sous l'effet du fléchissement rapide de la natalité de la population canadienne française dans les années 1960, il est souhaitable que dorénavant les immigrants adoptent la langue française. Mais tel n'est pas toujours le cas. Déjà, dans les années 1950, environ 70 % des enfants des nouveaux Québécois à Montréal fréquentent des écoles anglophones. Cette proportion est encore plus élevée dans la décennie suivante. Dans ce contexte, la survie du fait français au Québec, et principalement dans un Montréal de plus en plus cosmopolite, semble compromise à long terme.

La bataille linguistique à Saint-Léonard

Diverses solutions sont alors avancées pour remédier à la situation. Par exemple, à Saint-Léonard, ville en banlieue de Montréal, les commissaires d'école prennent l'initiative d'abolir les classes bilingues au profit des classes unilingues francophones. Mais la portion de la population de Saint-Léonard d'origine italienne qui envoie ses enfants à l'école anglaise ne l'entend pas ainsi. Dès lors, une bataille rangée s'engage entre, d'un côté, les Italo-Québécois réunis sous la bannière de la Saint-Leonard English Catholic Association of Parents et, de l'autre, le Mouvement pour l'intégration scolaire qui réclamait l'inscription obligatoire des enfants d'immigrants à l'école française.

La loi 63 soulève l'indignation des francophones

La situation dégénérant à la suite d'affrontements entre les deux groupes, le gouvernement de l'Union nationale pense trancher le noeud gordien en adoptant, en 1969, la loi 63 qui, à la grande stupéfaction de la population canadienne française, donne le droit aux parents de choisir la langue d'enseignement de leurs enfants. L'automne 1969 est très difficile pour le gouvernement de Jean-Jacques Bertrand en raison des mouvements de protestation contre la loi 63. Celle-ci est à ce point impopulaire qu'elle se révèle l'une des principales causes de la défaite de l'Union nationale aux élections de 1970.

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