Accueil > Événements > La culture > Un nouveau théâtre : « Les belles-soeurs » de Michel Tremblay

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L'auteur des belles-soeurs, Michel Tremblay (1er de la première rangée) et le metteur en scène, Pierre Brassard (3e de la première rangée) en compagnie de quelques comédiennes de la distribution de 1968 : Lucille Belair (2e de la première rangée), Luce Guilbeault, Denise Proulx et Denise Filiatrault (2e rangée)
Michel Tremblay et Pierre Brassard en compagnie de quelques comédiennes de la distribution de 1968
La distribution de la pièce de théâtre Les belles-soeurs compte 15 comédiennes. Denise Proulx, dans le rôle de Germaine Lauzon, Sylvie Heppel, Denise Filiatrault, Marthe Choquette, Nicole Leblanc, Denise de Jacquière et Germaine Giroux font partie de celle de 1968. Sur la photo, les sept femmes sont en répétitions
Denise Proulx, Sylvie Heppel, Denise Filiatrault, Marthe Choquette, Nicole Leblanc, Denise de Jacquière et Germaine Giroux

Un nouveau théâtre : Les belles-soeurs de Michel Tremblay

« Après tant et tant de cadavres empilés sur les scènes de la métropole par des acteurs sans vie agités par des metteurs en scène sans âme, voici qu'un grand souffle nous parvient du Rideau-Vert qui ouvre une saison sur ce qu'il faut appeler un chef-d'oeuvre ».

Jean Basile dans Le Devoir, 30 août 1968.

Une dramaturgie québécoise voit le jour

L'activité théâtrale au Québec s'intensifie après la Deuxième Guerre mondiale. Les troupes professionnelles et semi-professionnelles se multiplient et des créations originales sont réalisées. Selon plusieurs, on assiste alors à la naissance de la dramaturgie québécoise. Cet élan se poursuit et gagne en ampleur dans les années 1960. À côté du théâtre de répertoire classique, de plus en plus de pièces d'auteurs québécois sont présentées. Très peu d'entre elles abordent la vie quotidienne des personnes de condition modeste, thème de prédilection d'un auteur comme Gratien Gélinas (Tit-Coq, 1948; Bousille et les justes, 1960). La pièce Les belles-soeurs de Michel Tremblay, présentée pour la première fois le 28 août 1968 au théâtre du Rideau Vert dans une mise en scène efficace d'André Brassard, ramène les milieux populaires sur le devant de la scène.

Une tragédie version « classe populaire »

L'action de cette histoire singulière se déroule au printemps de 1965. Germaine Lauzon, une mère de famille d'un quartier populaire de Montréal, gagne un million de timbres-primes qui, une fois collés dans des livrets, lui permettront d'obtenir les meubles et les accessoires dont elle rêve depuis longtemps. Elle convie donc des femmes de sa famille et du voisinage à une séance de collage de timbres. À mesure que la pièce avance, que nous découvrons la condition de chacune des 14 femmes venues chez Germaine, la comédie tourne progressivement à la tragédie. Elle se clôt par le pillage des timbres-primes et d'autres biens de Germaine par ses invitées.

Une pièce culte du théâtre québécois

Tableau cruel, dur et sans complaisance du milieu ouvrier montréalais, la comédie dramatique Les belles-soeurs cause la commotion chez le public. Elle choque les âmes sensibles qui y voient une oeuvre vulgaire et un éloge du joual et du sacre. Sur ce dernier point, un journaliste écrit : « C'est la première fois de ma vie que j'entends en une seule soirée autant de sacres, de jurons, de mots orduriers de toilette ». Mais pour la majorité des spectateurs et des critiques, Les belles-soeurs sont une révélation. Enthousiaste, Jean-Claude Germain dit de cette pièce qu'elle marque la naissance du nouveau théâtre québécois. Son impact est de même nature que celui provoqué par les pièces Tit-Coq de Gratien Gélinas dans les années 1940 et Zone de Marcel Dubé dans la décennie suivante. Et dire que cette oeuvre a été rejetée à l'unanimité par le jury du Festival d'art dramatique du Canada en 1966. Traduite en anglais, en allemand, en italien, en polonais, en yiddish et en une quinzaine d'autres langues, la pièce est jouée un peu partout dans le monde.

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