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Signature d'une entente en 1968 entre la Caisse de dépôt et de placement du Québec et la société Churchill Falls (Labrador) Corporation Limited, associée d'Hydro-Québec dans l'exploitation des chutes Churchill. M. Prieur est entouré de représentants des deux groupes de producteurs d'électricité
M. Prieur, entouré de représentants des deux groupes de producteurs d'électricité lors la signature d'une entente
En 1966, Claude Prieur, cadre de la compagnie d'assurances Sun Life, devient le premier président-directeur général de la Caisse de dépôt et de placement du Québec. Au moment de son décès en 1973, il occupait toujours ce poste
Claude Prieur

La création de la Caisse de dépôt et de placement du Québec

« Cette Caisse pourrait en quelques années constituer le plus bel instrument de planification économique dont une collectivité puisse rêver ».

Citation tirée du rapport d'un comité de la direction de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) en 1962, rapportée dans Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec, Tome 5 : 1960 à 1970, Sillery, Septentrion, 2008, p. 57.

Après la mise sur pied de la Société générale de financement en 1962 et la nationalisation de l'électricité en 1963, le gouvernement du Québec se dote en 1965 d'un nouvel instrument dans son objectif de reconquête économique : la Caisse de dépôt et de placement du Québec. Depuis leur accession au pouvoir en 1960, les libéraux réfléchissent à la création d'un régime de pension universel et obligatoire pour tous les Québécois. Les choses se précipitent lorsque le gouvernement fédéral annonce dans un discours du trône en 1963 son intention d'implanter un plan de retraite au Canada. Les officines du gouvernement québécois s'activent alors et le premier ministre Jean Lesage est en mesure de présenter le projet du régime des rentes du Québec lors d'une conférence fédérale-provinciale en 1964, à la grande surprise des délégués du gouvernement d'Ottawa. Pris de court, le premier ministre canadien Lester B. Pearson n'a pas d'autres choix que d'accepter le principe d'un régime distinct pour le Québec. Et c'est la Caisse de dépôt et de placement qui se voit confier la gestion des sommes considérables destinées aux rentes des Québécois. En outre, le nouvel organisme réunit différents fonds épars et oubliés du gouvernement du Québec, tels celui du rachat des rentes seigneuriales et celui des mariages protestants, entre autres. Enfin, grâce à la Caisse, le gouvernement du Québec n'est plus soumis aux sociétés principalement anglophones qui forment un lobby financier pour contracter des emprunts.

Lorsqu'en 1964, Jean Lesage exprime sa ferme intention de créer la Caisse de dépôt et de placement, il estime que son actif atteindrait le milliard de dollars en 1970, et plus de dix milliards en 1993. Lesage se fourvoie dans ses projections à long terme puisque dès 1980, la Caisse dispose de dix milliards de dollars.

L'actif total de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, 1966-1980 (en millions de dollars)

L'actif total de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, 1966-1980

L'actif total de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, 1966-1980 (en millions de dollars)
Année Actif
1966 179
1967 383
1968 653
1969 866
1970 1 321
1971 1 783
1972 2 312
1973 2 895
1974 3 168
1975 3 949
1976 5 210
1977 6 448
1978 7 910
1979 9 254
1980 10 965

Source : Caisse de dépôt et de placement du Québec

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